Rénovation urbaine et art populaire
Bizet : les portes du cœur

Exposition Les Portes de Bizet, hall de l'Opac, 22-24 avenue des Martyrs de la Résistance, jusqu'au 18 juin.
Extrait de L'union – L'ardennais:
Publié le 27 Mai 2010.


Colette a peint cette porte pour se souvenir qu'elle a vécu à Bizet 25 années de joies et de peines.


Lors du vernissage de l'exposition, chacun a pu laisser une appréciation comme sur un livre d'or…de la taille d'une porte !

LES Portes de Bizet continuent leur tournée triomphale en ville. Après un passage remarqué au Musée de l'Ardenne, pendant une quinzaine de jours (jusqu'à la Nuit des musées), les voici dans le hall du siège de l'Opac, avenue des Martyrs de la Résistance. Elles y seront exposées, comme des œuvres d'art (qu'elles sont…) jusqu'au 18 juin.
Alors que l'immeuble Bizet -une barre HLM devenue vétuste promise à la démolition dans le cadre du Programme de rénovation urbaine- est en passe de disparaître complètement d'ici peu du paysage de La Houillère, les dix-huit dernières familles qui y logeaient ont adhéré à fond à l'initiative conjointe de l'Opac et du Centre social et culturel André-Dhôtel.
Chacun allait peindre la porte de son appartement en la personnalisant, en y mettant ses joies et ses peines -un peu comme dans la chanson de Johnny Hallyday, Toute la musique que j'aime…
Un « appartement artistique » a été mis à la disposition des participants qui ont été encadrés par Nicolas Caniaux, un coloriste de BD, et Sonia Gyorgy, une animatrice du secteur familles du centre Dhôtel.
Expérience du vivre-ensemble
Vingt-sept portes ont été peintes. L'inspiration était libre. Pour ces personnes qui n'avaient en général jamais sérieusement dessiné, cette activité qui a duré cinq mois fut une véritable bouffée d'oxygène… et même l'occasion de faire le point sur sa vie devant un panneau de bois de 2 mètres carrés !
« Certains regardaient depuis les fenêtres pour trouver leur sujet, les arbres, l'église… », raconte l'animatrice. « On s'est servi de photos et d'un rétroprojecteur pour projeter l'image sur les portes et repasser dessus ». Sandra, une locataire, en voyant l'église s'est souvenue qu'elle avait été baptisée en 1974 à Saint-Jeanne-d'Arc et elle a réalisé l'une des plus belles portes. Plusieurs habitants de Bizet se sont littéralement découvert une âme d'artiste le pinceau à la main. Comme Jocelyne, par exemple. C'est elle qui a peint le portrait du compositeur, l'une des trois portes retenues dans le tiercé gagnant (lire par ailleurs). « Vous l'auriez vue », raconte Sonia, « on aurait dit une vraie pro, alors qu'elle n'avait jamais touché un pinceau avant ! »
Cette expérience du « vivre-ensemble », à laquelle a participé aussi le couple des gardiens de l'immeuble, M. et Mme Zaïm, a été comme une parenthèse de bonheur ouverte dans le temps… même si parfois les souvenirs remués étaient douloureux. Colette Malheux, elle, a peint deux portes. Sur l'une, on voit trois arbres.
« Bizet, c'est vingt-cinq ans de ma vie ! J'y ai élevé trois fils… et c'est à Bizet aussi que j'en ai perdu un », se souvient-elle avec émotion. Sur l'autre porte, Colette a inscrit des mots lourds de sens : bonheur, souvenirs, joies, pleurs…
Patrick FLASCHGO
Exposition Les Portes de Bizet, hall de l'Opac, 22-24 avenue des Martyrs de la Résistance, jusqu'au 18 juin


Dans l'ordre, de haut en bas, voici les trois portes gagnantes.

Une réflexion sur « Rénovation urbaine et art populaire
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  1. Je découvre et beaucoup d'émotion rejaillit de ces peintures vraies.
    Y-a-t-il un catalogue de l'expo?
    Merci pour ces oeuvres.

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